La clavicule relie l’épaule au thorax en s’articulant en dedans au sternum et en dehors à l’acromion, excroissance osseuse de l’omoplate. A ce niveau elle constitue l’articulation acromio-claviculaire dont les surfaces sont plates et de petite taille.
Un puissant appareil ligamentaire permet donc la cohésion de l’articulation soumise à des forces considérables :
– les ligaments acromio-claviculaires qui relient directement les 2 os
– les ligaments coraco-claviculaires qui relie la coracoide (autre excroissance osseuse de l’omoplate) à la face inférieure de la clavicule.
-Lors d’une chute sur le moignon de l’épaule une déchirure ligamentaire peut survenir, entrainant une lésion qui va de la simple entorse acromio-claviculaire à la luxation de la clavicule. Différentes classifications , distinguant de stades de gravité croissante, existent mais schématiquement c’est la rupture des ligaments coraco-claviculaires qui fait la gravité de la lésion.
-A l’examen l’articulation est tuméfiée, une saillie majeure avec « une clavicule sous la peau » signe un stade grave. L’articulation est douloureuse à la palpation. L’existence d’une mobilité anormale d’arrière en avant de l’extrémité de la clavicule (tiroir) traduit souvent la gravité de la lésion.
-Une radiographie permet de confirmer le diagnostic. Dans les cas peu évidents une radiographie comparative en traction (un sac à bout de bras) permet de sensibiliser le diagnostic et de quantifier la gravité.
-Dans les entorses simples le traitement repose sur la mise au repos, glaçage et antalgiques en comprimés. L’immobilisation n’est pas nécessaire. La rééducation accompagne la reprise rapide des activités.
-Dans les entorses graves du jeune sportif, le traitement est chirurgical et s’effectue en ambulatoire (hospitalisation d’un jour). Nous utilisons une technique dérivée de celle de Weaver Dunn qui est un transfert du ligament acromio-coracoidien du patient, renforcé par un ligament artificiel passé en boucle autour de la coracoide et de la clavicule. Aucun brochage n’est nécessaire, évitant ainsi une seconde intervention pour ablation des broches. Une immobilisation stricte coude au corps de 5 semaines précède la rééducation. La reprise complète du sport est possible vers le 3° mois.
A ce jour la technique par arthroscopie comporte trop d’échecs pour que nous vous la proposions.
-Dans les cas intermédiaires, il est possible après discussion avec le patient, de débuter par un traitement conservateur identique à celui proposé dans les entorses bénignes. Le déplacement vers le haut de la clavicule persistera, sans risques pour la fonction de l’épaule. Quelques craquements, quelques tensions sur le muscle trapèze peuvent rester gênants au delà de 6 mois malgré la rééducation. L’intervention chirurgicale reste alors tout à fait réalisable.