1. Le nerf cubital peut être comprimé au coude, lorsqu’il traverse un canal ostéo-fibreux situé en dedans de l’articulation. Le plus souvent, il s’agit d’un rétrécissement primitif de ce canal dont l’origine est mal connue. Parfois ce rétrécissement est secondaire à des causes bien précises, par exemple à une inflammation du tissu synovial qui tapisse l’articulation du coude ou à des séquelles de fracture. Dans ce dernier cas, il faut à la fois libérer le nerf et dans certains cas traiter la cause de la compression.
2. La maladie se traduit par des picotements ou des engourdissements au niveau du 4 è et 5ème doigt (territoire sensitif du nerf). Lorsque la compression est plus ancienne et/ou plus importante, il existe une moins bonne perception de la sensation au niveau des 4ème et 5ème doigts, et une diminution de la force de serrage puis progressivement une fonte des petits muscles de la main (amyotrophie). Un examen électrophysiologique (enregistrement du courant électrique véhiculé par le nerf) confirmera le site de compression du nerf cubital au coude.
3. Le traitement est le plus souvent chirurgical. L’intervention se fait le plus souvent sous anesthésie du membre supérieur, en chirurgie ambulatoire ( 1 jour). L’intervention consiste, au travers d’une incision cutanée de quelques centimètres, à libérer le nerf de tous les éléments compressifs. Un geste osseux (épitrochléectomie) ou musculaire (transposition) s’avère parfois nécessaire. Dans les suites opératoires, la mobilisation peut être immédiate, mais dans certains cas une attelle maintenant le coude pour quelques jours est utile. L’évolution est souvent marquée par la disparition rapide des douleurs et des engourdissements, dans les formes débutantes. Lorsqu’il existe des troubles objectifs en rapport avec une interruption des fibres nerveuses au niveau du coude, la réparation nerveuse se faisant à 1mm par jour, il faudra attendre 6 mois, voire plus, pour récupérer une meilleure sensibilité et une meilleure force en sachant que lorsque les troubles évoluent depuis très longtemps, la force ne revient jamais complètement.
4. Les complications restent rares si l’intervention est réalisée par un chirurgien entraîné.
- L’infection post opératoire se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce: douleurs anormales, pulsatiles, gonflement et rougeur importante;
- gonflement douloureux du coude, puis raideur, évoque une algodysthrophie;
- les lésions nerveuses sont exceptionnelles;
- la récidive est inhabituelle mais n’est jamais exclue.