1. Le doigt à ressaut est une cause fréquente de douleurs des doigts. Il peut également se traduire par un blocage du doigt en flexion ou en extension. Lorsque le phénomène est ancien et évolué il peut déjà s’accompagner d’une raideur articulaire qui pourra nécessiter un traitement spécifique. Il peut concerner, simultanément ou successivement, un ou plusieurs doigts, dont le pouce. Le diagnostic repose sur l’examen par le médecin, les examens complémentaires, sont habituellement inutiles.
2. Il correspond à un blocage intermittent du tendon fléchisseur dans sa gaine (poulie), dont l’origine est variable:
- Le plus souvent il est dû à une inflammation de la synoviale qui entoure le tendon fléchisseur, avec parfois un véritable nodule dans le tendon. Cette inflammation tendineuse peut-être liée à des gestes mécaniques et répétitifs. L’origine est parfois rhumatismale. Un doigt à ressaut peut apparaître après la cure chirurgicale d’un syndrome du canal carpien sans toutefois en constituer une complication ;
- Rarement, le doigt à ressaut fait suite à une plaie partielle d’un tendon fléchisseur ;
- Rarement, le doigt à ressaut est dit « congénital», se révélant dans la petite enfance.
3. Le traitement est indiqué en cas de gêne:
- Il peut s’agir d’une infiltration de corticoïdes dont l’efficacité n’est souvent que temporaire, et qui peuvent, si elles sont multipliées, fragiliser le tendon ; le doigt ou la main peuvent être douloureux pendant 48 heures après une infiltration.
- Le traitement chirurgical peut être proposé en première ou seconde intention. Il est le plus souvent réalisé sous anesthésie locale, en ambulatoire. Il consiste, par une incision minime, à proximité du pli de flexion palmaire, à ouvrir partiellement la gaine (poulie) du tendon fléchisseur. Il s’agit d’un geste rapide, non douloureux. Il est habituellement radical et définitif. Dès la levée de l’anesthésie le ressaut a disparu. Il est conseillé de mobiliser activement le doigt opéré, le jour même de l’opération pour récupérer au plus tôt toute la flexion et surtout toute l’extension du doigt. Si l’on hésite à retendre complètement le doigt, il y a un risque, d’enraidissement secondaire rapide de l’articulation.
Une difficulté à étendre le doigt est possible et peut persister pendant plusieurs semaines. Elle est plus fréquente dans les formes anciennes lorsque le tendon est abîmé.
4. Les complications sont rares, si l’intervention est réalisé par un chirurgien entraîné.
- La principale est l’enraidissement du doigt, habituellement le fait d’une mauvaise mobilisation de la part du patient en post opératoire immédiat. Rééducation et appareillage sont alors nécessaires, pour éviter l’ankylose articulaire.
- Dans un contexte rhumatismal, il s’accompagne souvent d’une lenteur à la mobilisation d’un ou plusieurs doigts, d’une sensation d’empâtement articulaire, d’une lenteur au dérouillage matinal des doigts. Ceci est lié au processus rhumatismal lui – même et ne sera en rien amélioré par le traitement ponctuel mécanique du phénomène de ressaut.