1. La maladie de Dupuytren est une maladie d’origine inconnue qui touche des tissus (les aponévroses) dont le rôle est de protéger les muscles, les nerfs et les vaisseaux. Pour des raisons mal connues, ces tissus deviennent épais et se rétractent entraînant la formation de «nodules et de cordes» dans la main qui limitent les possibilités d’extension des doigts, alors que la fermeture de la main reste possible car les tendons sont sains. Au maximum les doigts sont enfermés dans la paume. Cette maladie touche préférentiellement les quatrièmes et cinquièmes doigts, mais peut atteindre toute la main et les doigts. Elles est habituellement indolore. Cette maladie peut être en partie génétique, d’autres membres de la famille sont souvent atteints. Dans les formes les plus sévères, une atteinte de la plante des pieds (maladie de Ledderhose), du sexe pour les hommes (maladie de Lapeyronie) ou sur les dos des doigts, est possible. Plus la maladie débute précocement, plus grave est l’atteinte; en général elle apparaît autour de la cinquantaine chez l’homme, plus tardivement chez la femme. Des facteurs de risque sont connus (épilpsie, diabète, hypertriglycéridémie, alcool et tabac). Le travail manuel n’est en aucun cas responsable de la maladie de Dupuytren.
2. L’injection de produit lysant le tissu fibreux est actuellement en cours d’évaluation. Le plus souvent le traitement est chirurgical mais l’origine exacte de la maladie étant inconnue, l’extension à d’autres doigts, voire la récidive sur les doigts opérés, est possible. Le traitement chirurgical est conseillé lorsqu’on ne peut plus poser la main à plat sur une table. Dans les formes sévères (en particulier atteinte des articulations moyennes et des extrémités des doigts) les résultats sont moins bons et le risque de récidive plus élevé.
Les complications, restent rares, si l’intervention est réalisée par un chirurgien entraîné. Elles sont liées à la fragilité de la peau (qui est épaisse mais fragilisée par la maladie), et à la proximité de la maladie avec les nerfs et les vaisseaux. Une main gonflé, douloureuse, avec transpiration puis raideur évoque une algodystrophie. Après chirurgie, un arrêt de travail d’au moins un mois, parfois plus, est nécessaire.
3. On distingue trois type de techniques chirurgicales :
- La section simple des brides avec le biseau d’une aiguille est la technique la plus ancienne. Elle est surtout indiquée lorsque la bride est superficielle, sous la peau, sans atteinte des articulations moyennes ou extrêmes des doigts, et ne peut donc être proposée à tous les patients. Il existe un risque de blessure des nerfs ou des tendons. Elle entraîne plus souvent que les autres techniques une récidive de la maladie car le tissu anormal pas enlevé. L’intervention est réalisée sans aucune hospitalisation.
- L’ablation des brides dure entre 30 mn et 2 heures selon la gravité de la maladie, et s’effectue le plus souvent sous anesthésie du bras en hospitalisation ambulatoire (1 jour). La cicatrisation demande environ trois semaines et les cicatrises restent épaisses plusieurs mois. Dans certains cas, le chirurgien peut laisser ouvert une partie de la cicatrise pour éviter des complications comme les hématomes ou la souffrance de la peau. La cicatrisation sera alors un peu plus longue mais souvent un peu moins douloureuse. Une rééducation et le port d’une attelle pour étendre les doigts sont très souvent nécessaires. Les nerfs sont parfois irrités ce qui entraînent des sensations de fourmillements dans les doigts qui peuvent parfois persister plusieurs mois. Les lésions nerveuses restent rares. Enfin les doigts peuvent rester raides, surtout le cinquième doigt, dans les formes traitées tardivement.
- L’ablation des brides et de la peau avec remplacement cutané (par greffe de peau ou lambeau). Les récidives sont rares mais les séquelles esthétiques sont plus importantes et la cicatrisation plus longue à obtenir. On réserve donc cette technique aux sujets qui ont des formes graves, ou qui ont une récidive après traitement chirurgical.