1. Il s’agit d’une intervention chirurgicale connue de longue date, puisque les premières poses remontent aux années 60, grâce à un chirurgien américain, Charles Neer. Toutefois cette intervention reste beaucoup moins fréquente que la mise en place d’une prothèse de hanche ou de genou, essentiellement car les maladies justifiant la mise en place d’une prothèse d’épaule restent beaucoup plus rares, mais aussi car cette possibilité est souvent mal connue.
2. Les prothèses d’épaule ont évoluées et les modèles les plus récents permettent de restituer fidèlement l’anatomie propre à chacun d’entre nous, et d’obtenir un résultat bien supérieur (prothèse dite de dernière génération ou modulaire).
Il existe 2 catégories de prothèses d’épaule:
- Les prothèses anatomiques qui permettent actuellement, avec les modèles les plus récents dits modulaires, de reproduire fidèlement l’anatomie propre du patient mais qui ne sont utilisables qu’à condition que la coiffe des rotateurs soit de bonne qualité. La tendance actuelle est d’utiliser des implants sans tige humérale afin de respecter au mieux le stock osseux
- Les prothèses inversées, où la surface convexe est cette fois mise en place au niveau de l’omoplate, et qui fonctionnent même en l’absence de coiffe. Là encore la mise en place de prothèses sans tige est privilégiée chaque fois que possible.
3. Ces prothèses sont utilisées dans les destructions de l’articulation de l’épaule d’origine diverse:
- usure primitive du cartilage: arthrose dite «centrée» car à coiffe intacte ;
- usure du cartilage secondaire à une rupture de coiffe, on parle d’omarthrose excentrée ;
- destruction de l’articulation d’origine inflammatoire, c’est le cas de la polyarthrite rhumatoïde où l’atteinte de l’épaule est fréquente ;
- destruction de l’articulation succédant à une fracture ;
- destruction de la tête humérale par défaut d’apports sanguin (nécrose).
4. L’effet sur la douleur est toujours spectaculaire, transformant la vie quotidienne de patients qui souffrent souvent depuis de longues années.
Le résultat sur la mobilité est dépendant de l’état des tendons qui assurent la mobilité de l’épaule (tendons de la coiffe des rotateurs). Il est donc essentiel de réaliser avant l’intervention un ou plusieurs examens (IRM, arthroscanner) permettant d’apprécier ces tendons, afin de pouvoir prévoir le résultat escompté. Lorsque ces tendons sont intacts, la récupération d’une épaule normale est habituelle. Lorsque ces tendons sont lésés ou dans le cas des fractures, le résultat sur la mobilité est plus modeste. Il s’agit toutefois de cas où aucune autre solution, plus satisfaisante, n’existe à ce jour.
5. Les suites de l’intervention sont marqués par le port d’une écharpe durant 2 à 3 semaines selon le modèle de prothèse mise en place. La rééducation est débutée immédiatement sauf dans les fractures où la consolidation osseuse doit être acquise. Une hospitalisation d’une dizaine de jours est nécessaire, suivie, au mieux, d’un séjour en centre de rééducation. La rééducation dure en moyenne 3 mois.
Les complications possibles sont nombreuses, très proches de celle que l’on rencontre pour les prothèses de hanche et de genou, mais restent rares en pratique:
- l’infection qui nécessite un traitement antibiotique, parfois le nettoyage de l’articulation et dans les cas les plus graves, l’ablation de la prothèse ;
- un descellement, par dégradation de la fixation de la prothèse à l’os, pouvant donner des douleurs et obligeant à changer la prothèse ;
- une luxation.