L’articulation du genou
Le genou désigne l’articulation entre le fémur et le tibia qui permet la flexion et l’extension de la jambe sur la cuisse lors de la marche.
Cette articulation supporte le poids du corps et doit être stable pour ne pas entraîner de chute. Cette stabilité est assurée par des ligaments latéraux et les ligaments croisés.
L’articulation du genou est constituée de l’extrémité inférieure du fémur (condyle fémoral) et de l’extrémité supérieure du tibia (plateau tibial).
La rotule est la 3° partie osseuse du genou. Elle est située à la partie antérieure du genou et coulisse avec la trochlée du fémur lors de la flexion et de l’extension.
Le muscle quadriceps avec la rotule permet d’étendre la jambe. Leur rôle est important lors de la marche car ils verrouillent le genou.
Les mouvements de cette articulation sont normalement possibles grâce à la présence de cartilage recouvrant les surfaces osseuses en contact.
Arthrose du genou :
Si ce cartilage est usé de façon importante, suite au vieillissement naturel ou à une déformation osseuse ancienne, les surfaces osseuses entrent en contact direct lors des mouvements.
Signes cliniques :
- Douleurs :
- soit simplement à la marche ou à la reprise d’activités.
- soit continuelles, avec apparition de douleurs nocturnes.
- Ces douleurs sont :
- soit à la face intérieure du genou.
- soit à la face externe, avec ou non douleurs à la partie antérieure.
- Perte de contrôle du genou (dérobements) lors de la marche ou des exercices physiques (instabilité́).
- Œdème du genou, avec parfois un aspect très enflammé et l’apparition de liquide dans l’articulation.
- Boiterie (parfois utilisation de cannes nécessaire)
- Difficultés pour réaliser les activités quotidiennes (la pratique des escaliers limitée)
- Raideur du genou.
Traitement médical :
- Les médicaments antalgiques
- Les infiltrations intra-articulaires (notamment l’injection d’acide hyaluronique dite « visco-supplémentation »)
Lorsque ce traitement médical n’est plus efficace, il faut envisager une intervention chirurgicale.
Prothèse de genou :
Les prothèses de genou ont pour but de remplacer l’articulation du genou en cas d’arthrose (lorsque le cartilage a disparu)
On distingue ainsi plusieurs types de prothèses :
- Les prothèses unicompartimentales qui ne remplacent qu’un des deux compartiments du genou : fémoro-tibiaux interne ou externe.
- Les prothèses dites « totales » car elles remplacent les trois compartiments du genou.
Avant l’intervention :
Un bilan préopératoire est réaliser : Prise de sang, bilan cardiaque pulmonaire et dentaire.
Intervention :
L’incision cutanée entre 10 (Prothèse unicompartimentale) et 20 cm (Prothèse totale) est réalisée à la face antéro interne ou antéro externe du genou.
Le chirurgien va successivement préparer la partie inferieure du fémur et la partie supérieure du tibia en réalisant des coupes osseuses pour permettre la mise en place des composants articulaires de la prothèse (fémorale et tibiale +/- rotule).
La fixation des implants prothétiques sur l’os peut être assurée :
- soit par un ciment chirurgicale.
- soit par repousse secondaire de l’os au contact de l’implant.
Le choix du mode de fixation est déterminé en fonction de plusieurs facteurs tels que l’âge, l’état osseux et les pathologies médicales du patient.
L’intervention dure entre 60 à 120 minutes, auquel s’ajoute le temps d’anesthésie, et du passage en salle de réveil.
Complications :
Comme tout intervention, la mise en place d’une prothèse de genou comporte des risques :
Les complications per opératoires.
Elles sont exceptionnelles.
- Lésions de nerfs ou de vaisseaux sanguins
- Fracture osseuse
- Lésions tendineuses ou musculaires
Les complications précoces post opératoires
- L’infection :
Complication redoutée car potentiellement grave.
C’est une complication peu fréquente, moins de 1%.
Toutes les précautions doivent être prises (respect des mesures d’asepsie, et bilan préopératoire visant à rechercher sur le patient un foyer infectieux afin de l’éradiquer avant l’intervention). Une infection peut survenir en cas de foyer infectieux (infection urinaire, dentaire, pulmonaire).
- La phlébite (Caillot sanguin).
Cette complication est potentiellement grave car elle peut évoluer en embolie pulmonaire.
La prévention se fait par les anticoagulants post opératoires.
- Un hématome
- De petit volume, il est habituel et bénin
- plus important, il peut correspondre à un saignement actif nécessitant parfois une ré intervention pour l’évacuer.
- L’algodystrophie
Rare mais complication pouvant entrainer une raideur, des douleurs ou un œdème ralentissant la récupération fonctionnelle.
Il s’agit d’un dérèglement du système nerveux végétatif autonome et dont les traitements sont peu efficaces.
L’algodystrophie peut durer plusieurs mois et disparaît spontanément.
- La raideur du genou
Elle peut survenir après toute intervention du genou. Des adhérences peuvent se créer dans l’articulation entrainant des défauts de mobilités. Les causes de cette raideur peuvent être multiples (douleurs postopératoires, hématome, infection, rééducation inadaptée, inflammation, algodystrophie)
Une mobilisation du genou sous anesthésie peut être nécessaire pour améliorer la mobilité et les douleurs.
Le but étant de faire céder les adhérences au plus tard quelques semaines après l’intervention.
Les complications à moyen et long terme
- L’infection tardive est très rare.
Le plus souvent secondaire à une infection du patient sur un foyer à distance de la prothèse de type abcès dentaire, infection urinaire, infection digestive, infection cutanée et autres. Il est donc important qu’un patient porteur d’une prothèse de genou soit traité lors de toute infection. Le traitement de ces infections tardives peut nécessiter une ré intervention pour changer la prothèse et une antibiothérapie longue pour obtenir la guérison.
- L’enraidissement secondaire est rare et de traitement difficile.
- Le descellement de la prothèse
Entraine des douleurs.
Le descellement moyen se fait vers 18 ans après l’intervention. Il peut imposer de réopérer pour changement de prothèse.
Suites post opératoires :
- L’hospitalisation dure généralement entre 2 à 7 jours après l’intervention selon les cas.
- La rééducation débute immédiatement après l’intervention. La rééducation peut se faire en centre de rééducation ou en libéral avec un retour à domicile. Elle sera poursuivie pendant environ 2 mois.
- La reprise de la marche, se fait dés le jour même puis le lendemain avec deux cannes.
- La reprise d’activités professionnelles dépend de chaque personne et de la nature du travail, généralement 4 à 10 mois.
Suivi :
La durée de vie des prothèses est maintenant en moyenne de 15 à 18 ans.
Une visite de contrôle, accompagnée d’une radiographie du genou doit être réalisée à 3 mois, 6 mois ,1 an puis tous les 2 ans.